Philippe Herbet aime à définir ses publications d’artiste sous la dénomination de “samizdat” qui littéralement se traduit du russe par “auto-édition”. Symboliquement, ce terme évoque la confidentialité, le secret, le risque; notions qui entrent pleinement en résonance avec son oeuvre poétique. Les samizdat lui offrent un espace de prédilection dans lequel il façonne de manière artisanale et précise ses récits à l’écriture ciselée.
La pratique photographique de Philippe est depuis toujours intimement liée à l’écriture. Amateur de récits, de souvenirs raffinés, Philippe Herbet consigne jour après jour, en images et en textes ces vraies fictions, ces fictions/ réalités, ces réalités mêlées, ces rencontres, qui furent tout sauf fortuites. Les livres d’artiste qu’il produit de manière récurrente voir compulsive assemblent à la fois textes, images et collages. Petits objets précieux, façonnés à la manière d’un artisan rêveur ayant le soucis du détail, ils nous entraînent à la découverte d’un univers où le photographe, observateur tendre et acteur décalé de ses contemporains déploie ce qu’il appelle ses “propres fictions”.
.. “attentif aux signes sur le chemin, je me suis mis à parcourir des géographies intimes, à écrire la chronique de mes propres fictions, à observer le monde du point de vue du papillon, à photographier l’étrangeté, sa singularité, sa beauté aussi.» «Les photographies, les textes aussi, mes livres d’artistes, sont de fragiles témoins, les frêles pousses, les minces traces qui subsistent de mes errances.”
- Philippe Herbet -